Rapport Annuel Esso S.A.F. 2016

… et une demande plus importante que prévu

CONJONCTURE ET CONTEXTE PÉTROLIER

La demande mondiale de pétrole a augmenté plus rapidement que prévu en 2016, progressant de 1,6 million de barils par jour selon l’AIE. En moyenne, cette demande s’est établie à 96,5 millions de barils par jour du fait des baisses de températures en Europe du Nord et d’une réévaluation des consommations russe et chinoise. L’AIE prévoit que cette hausse ralentisse légèrement en 2017 avec une augmentation de 1,4 million de barils par jour. Toujours selon l’AIE, l’écart entre la capacité de production et la demande mondiale fin 2016 s’est réduit à environ 0,7 million de barils par jour, ce qui devrait normalement contribuer à un rééquilibrage des marchés. Une industrie du raffinage qui doit faire face à de nombreux défis Stocks de produits finis au plus haut, grande variation du prix du pétrole, déséquilibre de la demande d’essence et de gazole : ces facteurs ont entraîné une baisse des marges du raffinage, exceptionnellement élevées en 2015. Des surcapacités au niveau européen La baisse de la demande en produits pétroliers en Europe, la concurrence des raffineries des États-Unis, du Moyen-Orient ou de Russie et le déséquilibre de la demande de carburants, particulièrement accentué en France, génèrent une transformation profonde et durable du raffinage européen. Malgré la réduction, ces dix dernières années, de près de 25% de la capacité de raffinage européenne des 28 pays de l’Union, les surcapacités du secteur demeurent. Sa restructuration devrait donc se poursuivre du fait des politiques énergétiques mises en place dans les pays membres.

En France, la capacité de raffinage a été réduite de plus de 30%, et l’arrêt de la raffinerie de la Mède dans les Bouches-du-Rhône en fin d’année 2016 confirme cette tendance structurelle. Cependant, la baisse de la diésélisation et le rééquilibrage progressif de la consommation d’essence par rapport au gazole devraient permettre à long terme au raffinage de mieux répondre aux attentes des marchés domestiques et ainsi limiter les importations de distillats. Compte tenu de la vitesse de renouvellement du parc automobile, cette tendance devrait prendre plus d’une décennie avant d’avoir un impact significatif pour le raffinage français.

Un rééquilibrage du marché pétrolier

Une production soutenue sur 2016 mais en baisse en fin d’année L’année 2016 a été marquée par une baisse du prix moyen du pétrole brut et par une forte variation des cours pendant l’année entre 30 à 55 dollars le baril. La moyenne annuelle s’établit donc à 44 dollars, contre 52 dollars en 2015 et 99 dollars en 2014. Sous la barre des 30 dollars en début d’année, le prix du baril a ensuite oscillé entre 45 et 50 dollars à partir de mai-juin, pour finir à 55 dollars suite à la décision des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Leur accord sur une baisse de production de 1,2 million de barils par jour a été renforcé par la décision de onze producteurs extérieurs à l’Opep, notamment la Russie, de réduire leur production de 0,6 million de barils par jour. Ces décisions ont entraîné la remontée des cours du brut en fin d’année. Compte tenu de la parité euro/dollar, le prix du baril a été proche de 50 euros en moyenne sur décembre 2016. Cet accord tardif n’a pas empêché une hausse globale de la production mondiale de 300 000 barils par jour en 2016 par rapport à 2015, atteignant ainsi une moyenne de 97 millions de barils par jour. Si l’accord de l’Opep est respecté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une baisse des stocks de pétrole d’environ 700 000 barils par jour au premier semestre 2017, ce qui devrait resserrer le marché et stabiliser les prix du brut. À l’inverse, l’AIE anticipe une progression de la production des pays hors Opep en 2017, encouragée par une remontée des prix qui devrait stimuler l’investissement, en particulier chez les producteurs de pétrole de schiste américains.

L’année 2016, marquée par un prix du brut en baisse par rapport à la moyenne de 2015 et par une augmentation de la production et de la consommation mondiales, s’est finalement terminée par un rééquilibrage de l’offre et de la demande. Les marges de raffinage, en repli par rapport à l’année précédente, se sont redressées en fin d’année grâce à la baisse des niveaux de stocks des produits finis.

Prix du Brent en 2016 (en $ par baril)

La décision de la réduction de la production de l’Opep est entérinée lors de la réunion officielle à Vienne

L’Opep décide de réduire sa production de 1,2 million de barils par jour

60

55

Échec des négociations de l’Opep à Doha

50

45

40

44$/bbl moyenne 2016

35

30

Le baril tombe à 27,88 dollars, à son niveau le plus bas depuis 2003

25

20

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