Rapport Annuel Esso S.A.F. 2016

Modérer la consommation des ressources

Dioxyde de carbone (CO 2 ) Chaque année, depuis la mise en place du système européen ETS (Emissions Trading System) d’échanges de quotas de CO 2 , cet organisme émet un rapport d’assurance raisonnable sur les émissions de gaz à effet de serre, qui se conclut par: « Opinion sans réserve », « Les émissions de gaz à effet de serre et les informations ayant servi à établir la déclaration d’émissions ont été renseignées conformément au règlement (UE) n°601/2012 et ne comportent pas d’inexactitude significative .» L’activité de raffinage a généré 2,3 millions de tonnes de CO 2 en 2016, en légère augmentation par rapport à 2015. Depuis dix ans, les émissions de CO 2 des raffineries d’Esso Raffinage ont été réduites de 18%. Exprimées en tonne de CO 2 par tonne de brut traité, elles sont en légère augmentation en 2016, conséquence indirecte des problèmes de fiabilité opérationnelle rencontrés à la raffinerie de Gravenchon.

énergétique compatible avec les critères de rentabilité du groupe. Cette certification permet par ailleurs de bénéficier d’une réduction du prix de transport de l’électricité achetée. Enfin, les audits énergétiques réglementaires de Gravenchon, des dépôts de Toulouse et d’Airbus AeroConstellation, et enfin de Worex comprennent des actions de réduction de la consommation d’énergie. ◗◗ Des services d’inspection reconnus La maîtrise du risque environnemental à la source passe par un contrôle rigoureux des équipements sous pression dans les raffineries. La réglementation de ces équipements ne cesse d’évoluer avec un renforcement des exigences réglementaires et une délégation grandissante vers les opérateurs eux-mêmes pour assurer ces contrôles réglementaires, grâce au «Service Inspection Reconnu » (SIR). En décembre 2015, le SIR de Gravenchon a été reconnu pour une période de quatre ans, selon la dernière révision du référentiel. Grâce à cette reconnaissance, l’opération jusqu’à sept ans ( versus six ans) de certaines unités est possible en utilisant des méthodes d’inspection basées sur la criticité («Risk Based Inspection »). L’application rigoureuse de la réglementation, alliée à l’usage grandissant de nouvelles techniques de contrôle non destructives plus précises et performantes, permet à la fois d’optimiser le cycle de vie des équipements et des catalyseurs de réacteurs, ainsi que de réduire la probabilité de leur défaillance avec des conséquences potentielles humaines et environnementales. La reconnaissance des services d’inspection permet aussi de réduire les risques à l’extérieur des sites. Consommation en énergie des unités En 2016, la consommation totale d’énergie des deux raffineries du groupe a été de 40 millions de gigajoules, en augmentation de 3% par rapport à 2015. Ceci s’explique par l’arrêt à Gravenchon en début d’année de l’unité de distillation principale, et, à Fos-sur-Mer, par la fin de cycle avant le grand arrêt de début 2017. Le groupe ne cesse de mettre en place des actions pour réduire la consommation d’énergie des raffineries. À Gravenchon, deux actions de progrès ont porté des fruits en 2016 : en premier lieu, la réduction de plus de 25% des fuites de vapeur grâce à un meilleur suivi général des réseaux et à la réparation rapide des purgeurs défectueux, réduisant à elle seule de plus de 3 t/h les fuites de vapeur initiales dans toute la raffinerie. Ensuite, le passage sur combustion gazeuse uniquement (arrêt du brûlage de fioul liquide) sur deux fours, réduisant d’environ 0,3% la consommation d’énergie totale du site. Pour réduire la consommation des véhicules et leurs émissions, le groupe développe de nouveaux produits en partenariat avec les constructeurs automobiles : carburants et lubrifiants. Ainsi, Energy Diesel, un carburant haute performance avec additifs spéciaux, améliore le rendement global des moteurs. Côté lubrifiants, les produits Mobil 1 TM , Mobil Delvac 1 TM et Mobil SHC TM permettent de réduire la consommation de carburant, améliorant la productivité des moteurs tout en respectant l’environnement. Les nouveaux carburants Synergy gazole Supreme Plus d’Esso, développés en 2016 et mis sur le marché en 2017, permettront de réduire de 1,8% en moyenne la consommation de carburant. Certificats d’Économies d’Énergie Esso se conforme aux exigences du programme des Certificats d’Économies d’Énergie en tant que fournisseur de carburants et combustibles, notamment en encourageant les particuliers à réduire leur consommation énergétique. Ainsi, la filiale Worex, spécialisée dans la vente de fiouls domestiques, a pris les dispositions nécessaires pour anticiper la troisième période du dispositif des certificats d’économies d’énergie et répondre à la nouvelle obligation qui est multipliée par trois depuis le 1 er janvier 2015. Réduction de la consommation de carburant

Esso a la conviction que pour répondre de façon responsable à la demande en produits pétroliers, ses efforts doivent également porter sur l’efficacité énergétique et la limitation des consommations de ressources naturelles et d’énergie. Consommations d’eau La consommation d’eau des installations de Fos-sur-Mer et Gravenchon s’est élevée en 2016 à 18,7 millions de m 3 , en augmentation de 6,9% par rapport à 2015 du fait essentiellement du séquencement des grands arrêts à Gravenchon et, plus marginalement, de l’extinction de l’incendie survenu en août à l’extérieur de la raffinerie de Fos-sur-Mer, suite à un épisode climatique de sécheresse. Les actions de limitation ont plus que compensé l’impact du démarrage de nouvelles installations consommatrices (par exemple, la désulfuration plus poussée des gazoles pour respecter une teneur en soufre maximale de 10 ppm). L’élasticité de cette consommation au tonnage traité est assez faible car beaucoup de sources de consommation d’eau d’une raffinerie sont quasiment fixes (exemple : purge des circuits d’eau de refroidissement). Le groupe est signataire du contrat de préservation de la nappe de la Crau et y participe (la raffinerie de Fos-sur-Mer étant une des dernières industries à utiliser cette ressource) : en 2016, Esso a participé à une réunion de réflexion et à la présentation des différents plans d’action.

Émissions de CO 2 Esso Raffinage (en kilotonnes)

Biocarburants La maximisation des incorporations a permis à la société de respecter les objectifs d’incorporation d’énergies renouvelables fixés par la France pour les carburants. À long terme, le groupe ExxonMobil développe des technologies innovantes et soutient la recherche technologique grâce à des collaborations avec des universités et centres d’études énergétiques majeurs : Stanford Global Climate, Princeton Energy Center et Massachusetts Institute of Technology Energy Initiative. Le groupe continue à financer et à effectuer des recherches sur les biocarburants de dernière génération. Ce travail se place dans le cadre de ses nombreux investissements dans les nouvelles technologies et pourrait transformer le paysage énergétique en augmentant considérablement les ressources, réduire les émissions et rendre ses opérations plus efficaces. En plus, un vaste programme de recherche sur les biocarburants à base d’algues avec Synthetic Genomics a été lancé depuis plusieurs années, s’appuyant sur une autre approche technologique qui pourrait faire évoluer la disponibilité des ressources à long terme. Les dépôts de distribution d’Esso S.A.F. sont tous équipés pour incorporer du bioéthanol aux essences. Esso S.A.F. et Worex sont inscrites au système national de durabilité pour les biocarburants et bioliquides. Chaque biocarburant incorporé satisfait aux critères de durabilité prévus par la directive européenne sur les énergies renouvelables. En 2016, le groupe a incorporé 32 000 m 3 d’éthanol et 204 000 m 3 d’ETBE dans les essences, ainsi que 573 000 m 3 de composés bio dans les gazoles, soit un total de 809 000 m 3 de biocarburants incorporés. Depuis début 2014, une partie croissante de l’éthanol incorporé dans les essences est produite à partir de matières premières n’entrant pas en compétition avec les denrées alimentaires (biocarburant de seconde génération). Dans le secteur de l’éolien, le groupe commercialise depuis plusieurs années une gamme de lubrifiants spécifiques et conseille les principaux acteurs du marché en matière de durabilité de leurs équipements. Esso est attentif à la préservation de l’environnement et à la protection de la biodiversité et soutient le travail des acteurs locaux en subventionnant différentes initiatives pour que ses activités industrielles s’intègrent plus harmonieusement aux milieux naturels. C’est notamment le cas pour les marais entourant la raffinerie de Fos-sur-Mer. La biodiversité des hectares non occupés par les installations du groupe y est préservée grâce à la collaboration avec l’association communale Le Renard, qui effectue l’entretien et l’assainissement de cet espace naturel fragile. L’association Eau Vie Environnement s’implique auprès du public pour animer le site des salins de Fos-sur-Mer et l’étang de l’Estomac, classé zone Natura 2000 et zone de protection spéciale oiseaux. Esso a financé l’achat de jumelles qui permettront aux écoliers et au grand public d’observer au plus près les oiseaux sans les déranger au sein de leur habitat naturel. La biodiversité préservée au côté des acteurs locaux

2 863 0,185

2 488 0,165

2 365 0,149

2 356 0,160

2006

2009

2013

2016

Émissions totales de Co 2 Émissions de CO 2

(tonnes)

par tonne de brut traité

Baisse des quantités de quotas gratuits d’émissions de CO 2 En 2013, la directive européenne ETS est entrée dans sa troisième période. Les nouvelles règles d’allocation fixées par la Commission européenne ont conduit à une baisse de la quantité de quotas alloués gratuitement. Cette baisse se poursuivra jusqu’en 2020. Le complément par rapport aux émissions réelles est alors acheté sur le marché. En 2016, pour Esso Raffinage, les quotas alloués n’ont couvert qu’environ 87% des émissions réelles de CO 2 , moins qu’en 2015 du fait notamment de la réduction programmée de ces quotas gratuits. Le groupe travaille à présent avec les organisations professionnelles sur la directive ETS phase 4 (2021-2030) pour limiter son impact économique face à la concurrence internationale. En 2016, le projet de directive a été intensément travaillé par le Parlement européen qui a reconnu la nécessité de protéger les secteurs économiques exposés « aux fuites de carbone » comme le raffinage. L’effort de vigilance doit continuer en 2017 dans la phase de concertation en trilogue avec le Conseil européen, la Comission européenne et le Parlement. Limiter le torchage L’objectif du groupe est de réduire au minimum le brûlage à la torche en opération normale. Organes de sécurité indispensables au fonctionnement des installations, les torches permettent, en cas de dysfonctionnement, de dépressuriser rapidement les unités. Elles augmentent de ce fait les émissions en brûlant une grande quantité d’hydrocarbures générant du CO 2 . En 2016, les quantités d’hydrocarbures brûlées aux torches par les deux raffineries du groupe ont été réduites de plus d’un quart pour atteindre une quantité de 7 069 tonnes. Après une année 2015 exceptionnellement basse, la raffinerie de Fos-sur-Mer a doublé sa quantité brûlée suite à un problème de fiabilité sur la tour de distillation atmosphérique. Après les incidents sur Gravenchon en 2015, le retour à la normale a permis de réduire de près de 45% les quantités brûlées avec 4 758 tonnes relevées sur la raffinerie normande.

Consommations d’énergie Avec plus de 58% de coûts opérationnels* liés à l’énergie dans l’industrie pétrolière, la mise en œuvre de projets favorisant l’efficacité énergétique est une exigence incontournable permettant de conjuguer compétitivité et efficacité économique avec respect de l’environnement. Esso s’appuie historiquement sur plusieurs outils pour réduire sa consommation d’énergie : • le système de gestion de l’énergie GEMS (Global Energy Management System), appliqué à tous les sites du groupe ExxonMobil depuis 2000, qui améliore un outil de suivi déjà élaboré depuis le début des années 1980 ; • les grands arrêts pour maintenance et des investissements réguliers permettant aux raffineries d’améliorer leur efficacité énergétique. Le bilan matière des deux raffineries a été excellent en 2016. En effet, malgré les problèmes de fiabilité rencontrés au premier trimestre, la différence entre les sorties de produits et les entrées de matières premières a été réduite à 0,15% à Gravenchon ( vs 0,27% en 2015), soit la valeur la plus basse jamais atteinte sur ce site. Elle est également satisfaisante à Fos-sur-Mer avec 0,17% (contre 0,29% en 2015). *Étude IFPEN/Solomon 2015 moyenne Europe. ◗◗ Vers une certification ISO 50001 En 2016, la raffinerie de Gravenchon a entamé une démarche de certification ISO 50001, applicable dès 2017, pour contrôler et réduire ses consommations d’énergie à travers un PPE (Plan de Performance Énergétique) qui devra être approuvé par le préfet en 2017. Tous les investissements réalisés intègrent une composante efficacité

Retrouvez les indicateurs de performance extra-financière p. 66 & 67

ESSO Rapport annuel 2016 60

ESSO Rapport annuel 2016 61

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