LE PRIX DU BRENT EN MOYENNE MENSUELLE
52,5$/bbl moyenne 2015
111,7
111,2
108,6
99,2
79,5
86,8
81,4
74,6
79,4
52,5
60
33,5 30,6
$/bbl €/bbl
47,4
1 er trimestre 2016
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Source : DGEC mars 2016
Une conjoncture fragile, mais favorable au raffinage
Des marges brutes difficiles à maintenir La bonne tenue des marges brutes de raffinage en 2015 a été non seulement due à la baisse du prix du brut, mais aussi à une reprise de la demande américaine d’essences et à la fermeture de raffineries en Europe. Les analystes** du secteur s’accordent pour dire que cet effet conjoncturel n’est pas durable. En effet, le niveau record des stocks de produits, la montée en puissance des raffineries ultramodernes du Moyen-Orient, la concurrence commerciale entre les raffineurs russes, indiens et asiatiques pour alimenter les marchés exports en produits finis pèsent déjà sur les marges de raffinage qui ont commencé à se tasser sur le premier trimestre de 2016. Cette compétition se ressent également au niveau local. De fait, face à un marché de plus en plus affecté par l’augmentation des capacités de raffinage étrangères, les raffineurs européens se disputent les parts de marché en premier lieu sur leur propre territoire.
Prix du pétrole brut, maintenance élevée aux États-Unis, demande d’essence en hausse à l’international sont autant de facteurs qui ont
permis une amélioration des marges brutes de raffinage en 2015. La marge brute moyenne de raffinage* est ainsi passée de 21 euros en 2014 à 45 euros en 2015, donnant une bouffée d’air au secteur. Des surcapacités qui persistent En dépit de cette amélioration conjoncturelle, le raffinage européen continue de faire face à des difficultés structurelles importantes liées à une surcapacité de production d’essence, au déséquilibre entre production et demande de gazole, à la baisse prévue de la demande européenne de produits pétroliers et à une concurrence internationale forte. Ces facteurs devraient continuer à entraîner à terme une restructuration de l’activité en Europe. Ainsi, selon certaines études de l’industrie**, les capacités de raffinage européennes seraient amenées à se réduire de 25 à 35% d’ici 2035 (soit 430 à 500 millions de tonnes par an, contre 600 millions de tonnes en 2010). Cette réduction sera en fonction du volume d’exportation d’essences que les raffineries de la zone parviendront à conserver en particulier à destination des États-Unis. Enfin, l’inversion de la tendance « tout diesel » du marché européen de l’automobile avec un rééquilibrage progressif essence/gazole pourrait constituer une évolution positive à moyen terme pour le raffinage en Europe et ralentir sa prévisible restructuration.
Marges brutes de raffinage en 2015*
58
54 54 45
49
46 45
46
46
45 €/t
42
28 31
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
* Source DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat). ** Sources : IFPEN panorama 2016, Fuels Europe.
ESSO Rapport annuel 2015 11
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