Rapport Annuel Esso S.A.F. 2016

Au cours de l’année 2016, marquée par une remontée des prix du pétrole brut et des marges de raffinage en repli, le groupe Esso a démontré une bonne résilience. Votre société a généré un résultat net de 276 millions d’euros comprenant des effets stocks positifs pour 250 millions d’euros. Dans ce contexte de réduction significative des marges de raffinage, le résultat opérationnel ajusté a été de 120 millions d’euros, soit une baisse de 30 millions d’euros par rapport à 2015, ce qui reflète une nette amélioration de la performance opérationnelle au second semestre et une réduction des charges d’exploitation. Toutefois, le conseil d’administration a considéré que la reconstitution des réserves était une priorité, aussi a-t-il décidé de proposer à l’assemblée générale de ne pas verser de dividendes au titre de l’exercice écoulé.

D E

F

RAPPORT ANNUEL 2016 Esso S.A.F.

P. 46 RAPPORT RSE

P. 70 RAPPORT FINANCIER

P. 08 RAPPORT DE GESTION

INTRODUCTION

P. 02 Le mot du président P. 04 L’énergie d’un engagement P. 06 Chiffres-clés P. 07 Faits marquants

P. 10  Conjoncture et contexte pétrolier P. 14 Carburants et combustibles P. 26 Lubrifiants et spécialités P. 29 Perspectives 2017 P. 30 Gouvernance d’entreprise P. 44 Principaux facteurs de risques Procédures et litiges en cours

P. 48 Sécurité et santé P. 52 Données sociales P. 56 Données environnementales P. 62 Données sociétales P. 66 Tableau de synthèse des indicateurs RSE P. 68 Note méthodologique Rapport de l’organisme tiers indépendant

P. 72 Résultats et données financières du groupe Esso S.A.F. P. 76 Résultats et données financières de la société Esso S.A.F. P. 80

Comptes consolidés du groupe Esso S.A.F. P. 108 Comptes annuels de la société Esso S.A.F.

ESSO Rapport annuel 2016 01

LE MOT DU PRÉSIDENT

Chers actionnaires,

Au cours de l’année 2016, marquée par une remontée des prix du pétrole brut et des marges de raffinage en repli, le groupe Esso a démontré une bonne résilience. Votre société a généré un résultat net de 276 millions d’euros comprenant des effets stocks positifs pour 250 millions d’euros. Dans ce contexte de réduction significative des marges de raffinage, le résultat opérationnel ajusté a été de 120 millions d’euros, soit une baisse de 30 millions d’euros par rapport à 2015, ce qui reflète une nette amélioration de la performance opérationnelle au second semestre et une réduction des charges d’exploitation. Toutefois, le conseil d’administration a considéré que la reconstitution des réserves était une priorité, aussi a-t-il décidé de proposer à l’assemblée générale de ne pas verser de dividendes au titre de l’exercice écoulé. La production des raffineries est restée stable en 2016, impactée sur le premier trimestre par les travaux sur une des unités de distillation atmosphérique de la raffinerie de Gravenchon et ensuite, en mai-juin, par les mouvements sociaux qui ont perturbé l’approvisionnement en pétrole brut pendant près d’un mois. Pendant cette période, la très forte implication du personnel et le support des autorités ont permis la poursuite des opérations dans les raffineries Esso qui sont restées les seules en activité en France. Dans ce secteur en pleine transformation, de nombreuses actions ont été mises en œuvre pour améliorer notre compétitivité. Nous continuons à investir pour proposer plus de produits à forte valeur ajoutée, tout en réduisant la production de fiouls lourds au profit du gazole. Nous réduisons les exportations d’essence en continuant à augmenter nos ventes sur le marché intérieur. Nous poursuivons la commercialisation des produits finis via des réseaux de revendeurs et distributeurs indépendants, tout en renforçant nos marques Esso et Mobil. Par ailleurs, nous restons parfaitement conscients des enjeux liés à notre industrie et à l’utilisation des carburants fossiles et nous considérons que compétitivité et respect de l’environnement sont des enjeux indissociables. Nous progressons dans la sensibilisation de la sphère publique et des parties prenantes à ces défis. Il reste cependant impératif d’opérer dans un contexte réglementaire et fiscal moins pénalisant qui ne favorise pas les importations de produits finis aux dépens des raffineurs locaux et qui nous permette de poursuivre nos investissements et d’améliorer notre outil industriel. Acteur important de l’économie locale, votre société assume pleinement ses responsabilités, notamment auprès des communautés où elle opère. Nous prônons une utilisation adaptée des énergies fossiles et le développement de produits technologiques accessibles à tous, permettant aux utilisateurs de réduire leur consommation. Ainsi, nous réduisons notre empreinte environnementale pendant tout le cycle de vie des produits. Ce cycle intègre à la fois la phase de production, avec la recherche d’efficacité énergétique et la réduction des émissions de nos sites industriels, et également la phase d’utilisation, avec l’amélioration de la qualité de nos carburants pour les rendre plus performants. En 2017, nous voulons consolider nos positions en améliorant encore la fiabilité, la flexibilité et l’efficacité opérationnelle de notre outil industriel, et en saisissant les opportunités de développement commercial. Pour répondre efficacement aux besoins à long terme des secteurs du transport et de la pétrochimie, nous disposons donc de nombreux atouts, sans oublier notre personnel compétent, notre gestion rigoureuse et le soutien du groupe ExxonMobil. Ceci nous permet de regarder l’avenir avec un optimisme raisonné.

Dans ce secteur en pleine transformation, de nombreuses actions ont été mises en œuvre pour améliorer notre compétitivité.  »

Hervé Brouhard Président du conseil d’administration et directeur général d’Esso S.A.F.

ESSO Rapport annuel 2016 02

ESSO Rapport annuel 2016 03

L’ÉNERGIE D’UN ENGAGEMENT

Engagement Esso est conscient de sa responsabilité : concilier activité industrielle, développement social et protection de l’environnement. Le groupe Esso intègre parfaitement la nécessité de mieux utiliser les énergies fossiles et aussi de réduire l’impact sur l’environnement de ses propres activités et de celles de ses clients. Il agit concrètement en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans ses installations, en aidant les consommateurs à réduire leurs émissions et en travaillant sur la recherche de nouvelles technologies améliorant progressivement l’efficacité énergétique.

Le rôle essentiel d’Esso dans l’industrie du raffinage, avec sa part croissante d’environ 30% de la capacité nationale, lui confère des responsabilités particulières. Sa façon de conjuguer son activité industrielle, le développement social et la protection de l’environnement a un impact sur un secteur qui doit relever de nombreux défis : fournir l’énergie indispensable à la mobilité, repenser la place du pétrole dans le mix énergétique et s’adapter rapidement dans un secteur très compétitif et évolutif. Ces défis requièrent un haut niveau de technologie et un engagement sans faille auprès des différentes parties prenantes.

Sécurité Esso considère la sécurité comme une valeur fondamentale. Plus qu’une priorité, la sécurité est la valeur qui conduit chacune de ses activités et ses résultats en la matière sont parmi les meilleurs de l’industrie. Agissant de manière durable et responsable, conscient de sa responsabilité, le groupe Esso partage ses meilleures pratiques et son savoir-faire avec ses salariés, ses sous-traitants, ses clients et les communautés autour de ses sites.

Mobilité L’énergie est indispensable à la vie moderne, en particulier pour assurer notre mobilité. Elle permet de se déplacer à un coût abordable et elle est intrinsèquement liée à la croissance économique. Dans le secteur du transport, les carburants à base de pétrole, qui assurent plus de 90% des besoins, resteront les principaux carburants pour les prochaines décennies. Pour cela, le groupe travaille pour améliorer le rendement énergétique des carburants utilisés par les véhicules conventionnels. Par ailleurs, il fournit de plus en plus de matières intermédiaires pour la pétrochimie : elles servent de base à la fabrication de plastiques plus légers qui améliorent l’efficacité des véhicules.

Compétitivité Esso met tout en œuvre pour assurer la compétitivité de son outil industriel, essentiel pour l’économie et la sécurité énergétique du pays. Le groupe fait face à une concurrence internationale exacerbée, il a besoin d’un contexte réglementaire et fiscal qui soit stable et équitable pour continuer à améliorer la performance de ses activités. Le groupe contribue à la richesse nationale et à l’équilibre de la balance commerciale en exportant chaque année des millions de tonnes de carburants, lubrifiants et produits pétroliers. Il contribue largement au développement des territoires où ses sites sont implantés : les raffineries de Gravenchon (Normandie) et de Fos-sur-Mer (PACA) procurent des emplois directs et indirects à des milliers de personnes qualifiées.

ESSO Rapport annuel 2016 04

ESSO Rapport annuel 2016 05

CHIFFRES-CLÉS

FAITS MARQUANTS

La recherche continue de gain de compétitivité

Résultats opérationnels

L’année 2016 a été marquée par une baisse du cours du pétrole brut, en diminution de 15% par rapport à 2015. Le cours moyen est établi à 44 dollars par baril et a connu une augmentation régulière tout au long de l’année. Ce contexte de prix bas des matières premières et de faibles variations du cours du brut a été favorable au groupe Esso. Du fait des niveaux de stocks de produits finis qui sont restés élevés une grande partie de l’année, la moyenne de référence des marges brutes de raffinage DGEC* a été de seulement 25 euros par tonne contre 45 euros en 2015. Dans un secteur du raffinage qui reste en surcapacité au niveau européen, cette conjoncture incertaine contraint le groupe Esso à poursuivre ses efforts pour améliorer sa compétitivité afin de rester un acteur majeur de l’industrie.

18,5 millions de tonnes

14,7 millions de tonnes

11,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires

de capacité de raffinage

de pétrole brut traité

L’arrivée des nouveaux carburants Esso Synergy Esso améliore la qualité de ses carburants pour les rendre plus performants. Ainsi, la société commercialisera de nouveaux carburants en 2017 avec sa gamme Esso Synergy. Ils permettront de réduire la consommation jusqu’à 2,8%*. La mise en place de ces nouveaux produits a nécessité d’importants investissements dans la chaîne logistique, en particulier sur les postes d’additivation des dépôts pétroliers opérés par la société. Par ailleurs, les équipes commerciales ont travaillé en partenariat avec les revendeurs à la marque pour les aider à moderniser les stations-service et mettre en place progressivement en 2017 la nouvelle signature visuelle d’Esso Synergy. *Des tests sur route montrent que le Synergy gazole Supreme + d’Esso permet de réduire la consommation de carburant jusqu’à 2,8%.

Indicateurs RSE

*Direction générale de l’Énergie et du Climat.

0,97 * taux de fréquence des accidents

8 000 ** emplois liés aux activités du groupe

-18% *** émissions de CO 2

*Taux de fréquence des accidents du groupe Esso en 2016 calculé sur la base des accidents du travail avec arrêt par million d’heures travaillées. **1 860 emplois directs + 900 sous-traitants + 5 500 emplois induits (selon l’usage dans l’industrie, un emploi direct en production correspond à deux emplois induits). ***Par rapport à 2006.

La préparation minutieuse du grand arrêt à Fos-sur-Mer

Résultats financiers (millions d’euros)

Investissements (millions d’euros)

L’année 2016 a été consacrée aux travaux de préparation du grand arrêt planifié de la raffinerie de Fos-sur-Mer. Ces travaux de maintenance, de nettoyage des capacités et de remise en état vont permettre d’optimiser le fonctionnement des installations pour rendre la raffinerie encore plus compétitive. Des projets d’amélioration de l’efficacité énergétique et de remplacement de certains équipements par des matériaux de dernière génération vont également être menés. Cette préparation longue, minutieuse et rigoureuse de presque deux années a bénéficié d’une organisation dédiée; une attention toute particulière a été portée à la sécurité des personnes et des installations durant cette période.

0,83

0,39

L’engagement du personnel pour l’outil industriel

276

204

0,12

100

106

94

91

30

Les mouvements sociaux des mois de mai et juin 2016, liés à la mise en place de la nouvelle loi sur le travail, ont affecté l’industrie du raffinage. Grâce à une mobilisation exceptionnelle du personnel, les raffineries Esso ont été les seules capables de continuer à fabriquer des produits pétroliers sur le territoire français, permettant ainsi de limiter les effets de ce conflit sur les consommateurs. Cette détermination de salariés s’affichant comme non-grévistes témoigne de l’existence d’un dialogue social constructif, où chacun intègre les enjeux d’une industrie stratégique qui doit rester fiable et compétitive.

63

56

(67)

55

39

(110)

Le redémarrage réussi à Gravenchon

(0,28)

50

40

51

52

13

16

(442)

2013

2014

2015

2016

Après les problèmes de fiabilité qui avaient affecté le fonctionnement de la raffinerie de Gravenchon en 2015, les travaux nécessaires ont été menés au cours du premier trimestre. Ils ont permis de redémarrer les unités en toute sécurité. La capacité de traitement de la raffinerie a ainsi retrouvé son niveau de croisière avec d’excellents rendements sur le reste de l’année, y compris de nombreux records de production.

2013

2014*

2015

2016

n Résultat net   Résultat hors effets stocks en centime par litre vendu *Les résultats 2014 ont été retraités à des fins de comparabilité pour tenir compte de l’application obligatoire à partir du 1 er janvier 2015 de l’interprétation IFRIC 21 sur le fait générateur des passifs relatif à des taxes autres que les impôts sur le résultat ou les cotisations sociales. n  Résultat net hors effets stocks

n  Capitalisation des coûts des grands arrêts

n Investissements

Total investissements

ESSO Rapport annuel 2016 06

ESSO Rapport annuel 2016 07

RAPPORT DE GESTION

L’industrie du raffinage évolue toujours dans un environnement international très concurrentiel. Dans ce contexte, le groupe Esso continue à se transformer et à investir dans son outil industriel pour répondre à la demande et améliorer sa compétitivité. L’année 2016 a été marquée par de nombreux travaux dans les raffineries. D’un point de vue commercial, le groupe Esso a renforcé ses positions sur le marché intérieur.

Conjoncture, marchés et activités RÉPONDRE AUX BESOINS

P. 10 Conjoncture et contexte pétrolier

18,5 millions de tonnes de capacité de production

P. 14 Carburants et combustibles

P. 26 Lubrifiants et spécialités

P. 29 Perspectives 2017

ESSO Rapport annuel 2016 08

ESSO Rapport annuel 2016 09

… et une demande plus importante que prévu

CONJONCTURE ET CONTEXTE PÉTROLIER

La demande mondiale de pétrole a augmenté plus rapidement que prévu en 2016, progressant de 1,6 million de barils par jour selon l’AIE. En moyenne, cette demande s’est établie à 96,5 millions de barils par jour du fait des baisses de températures en Europe du Nord et d’une réévaluation des consommations russe et chinoise. L’AIE prévoit que cette hausse ralentisse légèrement en 2017 avec une augmentation de 1,4 million de barils par jour. Toujours selon l’AIE, l’écart entre la capacité de production et la demande mondiale fin 2016 s’est réduit à environ 0,7 million de barils par jour, ce qui devrait normalement contribuer à un rééquilibrage des marchés. Une industrie du raffinage qui doit faire face à de nombreux défis Stocks de produits finis au plus haut, grande variation du prix du pétrole, déséquilibre de la demande d’essence et de gazole : ces facteurs ont entraîné une baisse des marges du raffinage, exceptionnellement élevées en 2015. Des surcapacités au niveau européen La baisse de la demande en produits pétroliers en Europe, la concurrence des raffineries des États-Unis, du Moyen-Orient ou de Russie et le déséquilibre de la demande de carburants, particulièrement accentué en France, génèrent une transformation profonde et durable du raffinage européen. Malgré la réduction, ces dix dernières années, de près de 25% de la capacité de raffinage européenne des 28 pays de l’Union, les surcapacités du secteur demeurent. Sa restructuration devrait donc se poursuivre du fait des politiques énergétiques mises en place dans les pays membres.

En France, la capacité de raffinage a été réduite de plus de 30%, et l’arrêt de la raffinerie de la Mède dans les Bouches-du-Rhône en fin d’année 2016 confirme cette tendance structurelle. Cependant, la baisse de la diésélisation et le rééquilibrage progressif de la consommation d’essence par rapport au gazole devraient permettre à long terme au raffinage de mieux répondre aux attentes des marchés domestiques et ainsi limiter les importations de distillats. Compte tenu de la vitesse de renouvellement du parc automobile, cette tendance devrait prendre plus d’une décennie avant d’avoir un impact significatif pour le raffinage français.

Un rééquilibrage du marché pétrolier

Une production soutenue sur 2016 mais en baisse en fin d’année L’année 2016 a été marquée par une baisse du prix moyen du pétrole brut et par une forte variation des cours pendant l’année entre 30 à 55 dollars le baril. La moyenne annuelle s’établit donc à 44 dollars, contre 52 dollars en 2015 et 99 dollars en 2014. Sous la barre des 30 dollars en début d’année, le prix du baril a ensuite oscillé entre 45 et 50 dollars à partir de mai-juin, pour finir à 55 dollars suite à la décision des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Leur accord sur une baisse de production de 1,2 million de barils par jour a été renforcé par la décision de onze producteurs extérieurs à l’Opep, notamment la Russie, de réduire leur production de 0,6 million de barils par jour. Ces décisions ont entraîné la remontée des cours du brut en fin d’année. Compte tenu de la parité euro/dollar, le prix du baril a été proche de 50 euros en moyenne sur décembre 2016. Cet accord tardif n’a pas empêché une hausse globale de la production mondiale de 300 000 barils par jour en 2016 par rapport à 2015, atteignant ainsi une moyenne de 97 millions de barils par jour. Si l’accord de l’Opep est respecté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une baisse des stocks de pétrole d’environ 700 000 barils par jour au premier semestre 2017, ce qui devrait resserrer le marché et stabiliser les prix du brut. À l’inverse, l’AIE anticipe une progression de la production des pays hors Opep en 2017, encouragée par une remontée des prix qui devrait stimuler l’investissement, en particulier chez les producteurs de pétrole de schiste américains.

L’année 2016, marquée par un prix du brut en baisse par rapport à la moyenne de 2015 et par une augmentation de la production et de la consommation mondiales, s’est finalement terminée par un rééquilibrage de l’offre et de la demande. Les marges de raffinage, en repli par rapport à l’année précédente, se sont redressées en fin d’année grâce à la baisse des niveaux de stocks des produits finis.

Prix du Brent en 2016 (en $ par baril)

La décision de la réduction de la production de l’Opep est entérinée lors de la réunion officielle à Vienne

L’Opep décide de réduire sa production de 1,2 million de barils par jour

60

55

Échec des négociations de l’Opep à Doha

50

45

40

44$/bbl moyenne 2016

35

30

Le baril tombe à 27,88 dollars, à son niveau le plus bas depuis 2003

25

20

01/16

02/16

03/16

04/16

05/16

06/16

07/16

08/16

09/16

10/16

11/16

12/16

ESSO Rapport annuel 2016 10

ESSO Rapport annuel 2016 11

Des marges de raffinage en repli La marge brute indicative de raffinage carburants et combustibles, publiée par la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, s’est établie en moyenne à 25 € par tonne en 2016, en baisse très significative par rapport à 2015 (45 € par tonne), particulièrement du fait du niveau élevé des stocks de produits finis. Par ailleurs, les prix bas de l’énergie aux États-Unis ont relancé le raffinage local et ont limité les exportations des essences européennes. Le niveau de stocks de produits raffinés s’est réduit progressivement à l’automne. Amplifiée par les arrêts pour maintenance de certaines raffineries sur cette période, cette réduction a permis une légère hausse des marges brutes de raffinage au dernier trimestre. Au final, le taux d’utilisation des raffineries était estimé à 80% en France sur la période (source UFIP).

Contribuer à la transition énergétique Améliorer l’efficacité énergétique pour préserver l’environnement est un enjeu majeur. Consciente des enjeux climatiques, l’industrie du raffinage sait qu’elle a un rôle important à jouer dans le cadre de la transition énergétique, en particulier pour réduire l’impact de ses activités sur l’environnement et réduire sa consommation d’énergie. Elle développe également de nouvelles technologies pour fabriquer des carburants plus propres et pour réduire les consommations. À ce jour, le pétrole fournit plus de 90% des besoins pour le secteur des transports en France. Malgré leur part grandissante, les énergies renouvelables ne pourront assurer à elles seules efficacité et sécurité énergétiques. Il est important de ne pas opposer les énergies entre elles, car la France et le monde auront besoin de toutes les énergies pour satisfaire la demande. L’Europe et notamment la France se sont fixé des objectifs très ambitieux en matière de décarbonisation de l’économie, spécialement dans le secteur du transport. Par rapport à d’autres secteurs, la réduction des émissions dans le transport est particulièrement difficile, car les coûts sont relativement élevés et ces activités sont très dépendantes des combustibles liquides. La transition énergétique est un long processus pendant lequel le raffinage et la distribution de produits pétroliers doivent rester performants. D’autres solutions existent pour le transport, mais nécessitent encore du temps et de la recherche pour atteindre leur maturité technique et économique. L’industrie du raffinage restera donc essentielle.

Une stabilité de la consommation française

Une baisse sensible des ventes de véhicules diesel Pour la première fois depuis 2000, la part de voitures neuves diesel vendues en France est passée, en janvier 2017, sous le seuil des 50%, à 47,9%. Le rééquilibrage en faveur des moteurs essence pourrait encore s’accentuer de par la volonté politique et la fiscalité. Le diesel va désormais être concurrencé sur l’un de ses débouchés clés, les flottes d’entreprise. En effet, depuis le 1 er janvier 2017, les véhicules d’entreprise roulant à l’essence pourront eux aussi prétendre progressivement à une déductibilité de la TVA pour les frais de carburants.

Consommation française par produit (en millions de tonnes)

40

30

20

10

Marges brutes de raffinage en 2016 (en €)

0

1974

1984

1994

2004

2016

Gazoles Fiouls domestiques

Supercarburants Carburéacteurs

Fiouls lourds

La part du diesel dans les véhicules neufs vendus (en%)

La consommation de produits pétroliers a atteint 74,5 millions de tonnes en 2016, soit une légère diminution de 0,5% par rapport à 2015. Cependant, les évolutions ont été très différentes selon les produits avec une légère augmentation des carburants routiers de 0,4%. Sur l’année 2016, le marché des supercarburants est en hausse de 2,7%. Le recul de 4,2% de la consommation de super SP 95 a été plus que compensé par les hausses de 8,4% des livraisons de super SP95-E10 et de super SP 98. Le marché du gazole est en légère baisse de 0,1%. En moyenne annuelle, le prix du gazole est ressorti à 0,41 €/l HT les immatriculations totales de voitures particulières neuves se sont établies à près de 2 millions d’unités en 2016, en hausse de 5,1% en données brutes. La part des voitures particulières diesel a poursuivi son recul puisqu’elle est ressortie à 52,1% en 2016, contre 57,2% en 2015 et 72,4% en 2012, année record. Avec 410 000 immatriculations en 2016, le marché français des véhicules utilitaires légers neufs a progressé de 8,1% en données brutes et de 7,7% en données corrigées par rapport à 2015. Enfin, le marché des véhicules industriels s’est accru de 13% en 2016, à plus de 47 000 unités. En 2016, les livraisons brutes de fioul domestique ont diminué de 5,2%. Si l’on corrige ces données avec le climat, le recul a été de 13%. Depuis 2012, les livraisons de fioul domestique ont reculé de près de 20%, soulignant la poursuite de la baisse de l’utilisation de cette énergie comme mode de chauffage en France. Une hausse continue des taxes sur les carburants Les pouvoirs publics ont la volonté d’augmenter la fiscalité sur les carburants et ont amorcé la convergence des taxations entre essence et diesel au travers de la TICPE, de la récupération de TVA sur les carburants pour les sociétés, de la taxe carbone et, bien sûr, de la TVA sur l’ensemble. Cette hausse de la fiscalité sur les carburants, qui représente la quatrième source de revenu pour l’État, a eu cependant peu de répercussions directes sur les prix affichés à la pompe du fait de la baisse du prix du pétrole brut. Le 1 er janvier 2016, le litre de gazole a subi une hausse fiscale de 3,6 centimes alors que la taxe sur les essences a augmenté d’environ 2 centimes. Entre début 2015 et début 2017, les taxes sur le diesel ont augmenté de 12,3 centimes par litre. D’autres éléments pèsent sur le prix des carburants. En effet, depuis le mois d’octobre 2016, les fournisseurs d’énergie ont de nouvelles obligations pour financer des opérations d’économie d’énergie. Cette augmentation des charges, induite par la hausse de l’obligation CEE (certificats d’économies d’énergie) sur les carburants et le fioul domestique, correspond à un montant estimé entre 3 et 6 centimes d’euro par litre. (- 13,9% par rapport à 2015), soit 1,1055 €/l TTC (- 3,8%). Selon le Comité des constructeurs français d’automobiles,

25 €/t

74% 71% 68%

68%

Consommation finale d’énergies en 2015 en France

52%

J F M A M J J A S O N D

2003

2007

2010

2013

2016

Une industrie qui doit rester compétitive Le raffinage est stratégique pour la consommation énergétique, ses perspectives à l’échelle mondiale restent en croissance à court et moyen termes. Cependant, il est indispensable que cette industrie reste compétitive, alors qu’elle doit composer avec un coût d’énergie, une législation, des réglementations et des taxes qui la pénalisent par rapport aux produits importés. Le raffinage français doit pouvoir en effet dégager les moyens lui permettant d’investir pour pérenniser son outil industriel, assurer sa compétitivité et améliorer son efficacité énergétique. Cette industrie travaille pour répondre à la demande nationale et fabriquer, de façon rentable, des carburants toujours plus propres. Le carburant pour le transport maritime est un exemple des contraintes que le raffinage doit intégrer. Ainsi, dans les zones SECA (Sulphur Emission Control Area) – c’est-à-dire la Manche, la mer du Nord, les côtes nord-américaines et une partie de la zone des Caraïbes –, alors que la teneur en soufre des carburants marins devait depuis 2010 être inférieure à 1%, cette limite était passée à 0,1% en 2015. En 2020, un plafond de 0,5% de soufre devrait être appliqué à l’ensemble des mers et océans (contre 3,5% aujourd’hui), en dehors des zones SECA. Des enjeux stratégiques pour l’économie et la sécurité énergétique Le raffinage est essentiel pour assurer la sécurité énergétique de l’Europe qui ne peut dépendre totalement des importations de produits finis : cet impératif a été rappelé par le Parlement européen lors des forums organisés les 1 er mars 2016 et 2 février 2017. Par ailleurs, la crise du secteur, avec les mouvements sociaux qui ont affecté en mai 2016 le fonctionnement de bon nombre de raffineries françaises, certains dépôts ainsi que l’approvisionnement des réseaux de stations-service, a rappelé l’importance de cette industrie pour l’économie et le quotidien des Français.

L’évolution de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et son impact sur la TVA ont résulté début 2017 en une hausse de 3,9 centimes d’euro par litre sur le gazole, et de 1,10 centime d’euro pour les supercarburants. À l’horizon 2020, les hausses seront respectivement de 8,1 et 7 centimes d’euro. En région parisienne, la TICPE sera augmentée de 6,2 centimes le litre pour le gazole, 2,4 centimes pour l’essence du fait de la nouvelle taxe pour financer le coût du passe Navigo. Cette fiscalité de plus en plus lourde sur les carburants témoigne d’une volonté politique de réduire fortement la place du pétrole, alors que ce carburant est accessible au plus grand nombre à des coûts abordables et possède une densité énergétique à ce jour inégalée.

3 % Charbon et coke

10 % Renouvelables :

20 % Gaz

22 % Électricité nucléaire

45 % Produits pétroliers

électricité, chaleurs et carburants

ESSO Rapport annuel 2016 12

ESSO Rapport annuel 2016 13

CARBURANTS ET COMBUSTIBLES

Une concurrence à l’échelle mondiale

Par ailleurs, le déséquilibre entre la demande en gazole et la capacité de production européenne reste trop important et nécessite de toute façon d’importer du gazole pour satisfaire les besoins nationaux, en particulier en France. De véritables enjeux qui poussent le groupe Esso à travailler sa compétitivité et à capitaliser sur son intégration avec le groupe ExxonMobil pour bénéficier pleinement des synergies, notamment sur le site de Gravenchon, une des plus importantes plateformes pétrochimiques européennes. Les bruts traités en 2016 proviennent majoritairement de Russie, du Moyen-Orient et d’Afrique. Pour la première fois depuis 40 ans, Esso a raffiné du pétrole brut en provenance des États-Unis, qui ont autorisé à nouveau l’exportation de leur pétrole brut.

Production et traitement d’Esso Raffinage en carburants et combustibles hors lubrifiants et spécialités (en milliers de tonnes)

L’environnement concurrentiel des sites industriels d’Esso est non seulement européen, mais surtout international. Les pays émergents, bénéficiant d’outils modernes et performants sans avoir à tenir compte des mêmes contraintes environnementales et sociales, ont des coûts de production beaucoup plus faibles. Les importateurs de produits finis deviennent ainsi de redoutables concurrents sur les marchés français et européen de produits pétroliers. L’objectif du groupe Esso est donc de rester compétitif par rapport à cette concurrence mondiale et de mettre en avant la production nationale.

Esso est un acteur majeur du raffinage français avec près d’un tiers de la capacité nationale. Pour améliorer leur compétitivité dans un secteur en pleine transformation, ses deux raffineries améliorent leur fiabilité opérationnelle, leur efficacité énergétique, tout en réduisant leurs émissions. L’année 2016 a été marquée en France par des mouvements sociaux externes qui ont paralysé l’approvisionnement en pétrole brut pendant près d’un mois, rappelant l’importance de l’industrie pétrolière pour le quotidien de chacun. L’année 2016 a été aussi une année de travaux intenses, à Gravenchon pour redémarrer l’unité principale de distillation, à Fos-sur-Mer pour préparer le grand arrêt pour maintenance planifiée de 2017.

14 195

271

1 120

Origine du pétrole brut traité par Esso Raffinage en 2016 (en%)

Bruts traités par Esso Raffinage (en millions de tonnes)

3 559

727

38 % Russie/CEI

9 % Europe/Mer du Nord

6 714

15,7

15,9 15,1 14,8

14,7

2 % Amériques

30 % Moyen-Orient

1 094 710

2016

2013

2014

2015

21 % Afrique

n Gaz de pétrole liquéfiés n Produits semi-finis n Essence n Supercarburants

n Gazole n Fiouls domestiques n Fiouls lourds

2012

2013

2014

2015

2016

 Production et traitement total de carburants et combustibles

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ESSO Rapport annuel 2016 15

Un outil industriel essentiel pour le pays Avec sa capacité de raffinage de 18,5 millions de tonnes, Esso se positionne au deuxième rang des raffineurs français, en faisant ainsi un acteur majeur de l’économie et de la sécurité énergétique du pays. Avec 14,7 millions de tonnes de bruts traités en 2016 contre 14,8 millions de tonnes en 2015, le traitement des deux raffineries du groupe est en légère baisse, suite à l’arrêt non planifié de la principale tour de distillation de la raffinerie de Gravenchon au cours du premier trimestre. Les difficultés d’approvisonnement de pétrole brut lors de la crise qui a affecté l’industrie pétrolière en mai et juin 2016 ont également perturbé le fonctionnement de ses raffineries. En effet, malgré l’implication exceptionnelle du personnel des deux raffineries pour éviter d’arrêter les unités de production, le blocage des principaux terminaux pétroliers de Fos et du Havre a pénalisé les rendements des raffineries pendant plus d’un mois. Ces problèmes d’approvisionnement en pétrole ont désoptimisé l’ardoise de bruts disponibles pour les raffineries, ce qui a eu un impact sur les productions. Ce conflit a rappelé le rôle stratégique de l’industrie du raffinage pour l’économie du pays. Le fait que les deux sites Esso aient été les seuls capables de fabriquer des produits pétroliers en France pendant cette période a renforcé la position du groupe comme un acteur fiable et responsable.

La production de carburants et de combustibles nécessite des quantités importantes d’énergie, c’est pourquoi Esso s’investit dans différents projets visant à améliorer son efficacité énergétique et à réduire ses consommations. Cependant, la désoptimisation de la production, suite aux grèves nationales de mai-juin, ainsi que l’incident sur la tour de distillation de Gravenchon ont eu un impact sur le taux d’utilisation et sur l’indice d’efficacité énergétique qui ont été moins bons pour l’année 2016. Des produits performants adaptés aux besoins du marché Les deux raffineries de Gravenchon et Fos-sur-Mer assurent un approvisionnement équilibré du nord et du sud du pays et répondent efficacement à la demande du marché intérieur avec des produits de qualité, une logistique fiable et une stratégie commerciale adaptée aux besoins des clients. Dans cette perspective, les deux raffineries du groupe poursuivent des objectifs communs : • optimiser la valorisation de chaque molécule pour proposer toujours plus de produits à forte valeur ajoutée, en réduisant la production de fiouls lourds, dont la demande est en forte baisse en France et en Europe, et en proposant des produits performants de haute qualité comme les nouveaux carburants Esso Synergy ; • augmenter au maximum la production de gazole afin de répondre à une demande toujours plus importante et réduire ainsi les importations. La production de distillats représente 50% de la production totale des raffineries du groupe ; • limiter les exportations d’essences en optimisant les productions et les ventes sur le marché intérieur ; • continuer à améliorer l’efficacité énergétique des sites industriels et donc réduire la consommation d’énergie qui représente une part très importante des coûts totaux d’exploitation des sites. Des investissements soutenus Avec 51 millions d’euros investis en 2016 dans le raffinage, les investissements du groupe demeurent importants malgré l’absence de grand arrêt pour maintenance planifiée. Ces investissements concernent des projets d’amélioration de l’efficacité énergétique, afin de réduire encore la consommation d’énergie et les émissions pour limiter l’impact des activités des raffineries sur l’environnement.

Taux d’utilisation d’Esso Raffinage (en%)

Gravenchon*

Fos-sur-Mer*

Des investissements continus dans le raffinage

2012 2013 2014 2015 2016 2012 2013 2014 2015 2016

*Hors unité de soufre.

Moyenne 2011- 2016

Millions d’euros

2011 2012 2013 2014 2015 2016

Gain d’efficacité énergétique (base 100 en 2008)

Investissements dans les raffineries

59 49 34 29 33 35

40

Capitalisation coûts des grands arrêts

40 71 51 13 52 16

41

Total des investissements dans les raffineries

99 120 85 42 85 51

82

2008

2010

2012

2014

2016

Fos-sur-Mer Gravenchon

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Gravenchon, une des plus importantes raffineries françaises au sein d’un complexe pétrochimique d’envergure

Des records de production sur les trois derniers trimestres Les effets de cet arrêt de maintenance ont été bénéfiques sur le fonctionnement ultérieur du site. En effet, sur les trois trimestres suivants, d’avril à décembre 2016, le taux d’utilisation a été excellent, atteignant même des niveaux remarquables en mai à 87,4%. Durant cette période, de nombreux records de production ont également été battus sur différentes unités comme les hydrofiners, le scanfiner et l’unité d’alkylation. Des progrès sensibles ont également été enregistrés sur les taux d’utilisation des expéditions de produits par pipeline. Des résultats environnementaux reflétant l’impact de l’arrêt La consommation d’énergie représente entre un tiers et la moitié des coûts totaux de la raffinerie, en fonction du prix de l’énergie, et constitue un des éléments clés de la compétitivité d’un site. L’efficacité énergétique reste donc une priorité sur laquelle les équipes travaillent sans relâche. En raison de l’arrêt et des travaux du premier trimestre 2016, les résultats environnementaux ont été mitigés. En 2017, les efforts porteront dans ce domaine afin de continuer à réduire nos coûts d’énergie ainsi que les émissions de la raffinerie.

En matière de sécurité, rien n’est jamais acquis

La raffinerie de Gravenchon est l’une des plus importantes de France, puisqu’elle représente à elle seule près de 19% de la capacité de raffinage française avec environ 12 millions de tonnes de brut par an. Elle est le résultat de la fusion de l’ancienne raffinerie Esso de Port-Jérôme avec celle de Mobil à Gravenchon. Elle est adossée au site pétrochimique d’ExxonMobil Chemical France. L’année 2016 a été marquée par le redémarrage de l’unité principale de distillation fin mars, suivi par une très bonne période de fonctionnement avec des performances remarquables jusqu’à la fin de l’année.

Le taux de fréquence des accidents pour le personnel des entreprises intervenantes a été excellent en 2016 pour la troisième année consécutive. Les efforts de formation et de prévention se sont poursuivis avec la même intensité afin de continuer à sensibiliser et à motiver le personnel. Toutefois, deux accidents du travail avec arrêt sont à déplorer pour le personnel Esso sur l’année 2016. Un redémarrage réussi fin mars Après un arrêt de maintenance réalisé mi-novembre 2015 sur une des unités de distillation atmosphérique, les travaux se sont prolongés au premier trimestre 2016 à la suite d’un incendie. Le redémarrage s’est parfaitement déroulé, conformément au plan, à la fin du premier trimestre de l’année 2016.

19% de la capacité de raffinage en France

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Fos-sur-Mer, une dernière année remarquable juste avant le grand arrêt de 2017

1750

près de

personnes/jour mobilisées pendant le grand arrêt

Une année de préparation intense du grand arrêt de 2017 L’année 2016 aura été marquée par un travail considérable de préparation du grand arrêt de début 2017. Une équipe dédiée a travaillé tout au long de l’année 2016 pour organiser dans les moindres détails ce grand arrêt 2017 qui s’annonçait comme le plus important jamais réalisé à Fos-sur-Mer depuis le démarrage du site en 1965. Cela a porté à la fois sur l’organisation des travaux de contrôles réglementaires à effectuer pendant la période d’arrêt, mais aussi sur la mise en place des projets d’investissements et d’amélioration prévus avec deux objectifs majeurs : • améliorer encore l’efficacité énergétique : continuer à réduire la consommation d’énergie du site et ses émissions avec notamment des travaux d’intégration thermique sur le naphta-hydrofiner ; • redonner une nouvelle jeunesse à certaines unités et notamment le craqueur catalytique avec le changement du réacteur, ainsi que la tête et les cyclones du régénérateur. Le remplacement du toit d’un bac et la remise à niveau des fours les plus importants ont également été réalisés.

Des résultats fiabilité et sécurité parmi les meilleurs Les résultats sécurité ont été très satisfaisants sur la période : 27 ans sans accident du travail pour le personnel et presque quatre ans sans accident pour les intervenants extérieurs. Ces bons résultats sont dus à l’implication de tous, notamment dans la mise en place du système LPS (Loss Prevention System) destiné à prévenir et réduire les incidents. Alors que l’année 2016 était la sixième année de fonctionnement depuis le dernier grand arrêt de 2011, la raffinerie a connu la meilleure année du cycle en termes de fiabilité, ce qui démontre la qualité de son personnel, de la maintenance du site et de ses opérations. Traditionnellement, c’est durant l’année qui suit l’arrêt que les performances sont optimales, cette sixième année aura cependant été excellente. Une fois encore, la raffinerie de Fos-sur-Mer a démontré qu’elle est l’une des raffineries les plus fiables du groupe ExxonMobil.

Une excellente efficacité énergétique

La raffinerie de Fos-sur-Mer, qui représente plus de 10% de la capacité française de raffinage, offre de multiples atouts géographiques et logistiques, dont la proximité avec le port de Fos qui lui permet de s’adapter et de saisir rapidement chaque opportunité. Fos-sur-Mer est également une référence en matière de performance, d’efficacité énergétique et de sécurité. Moins complexe que celle de Gravenchon en Normandie, cette raffinerie produit des carburants, des combustibles et quelques bases pour la chimie.

Dans ce domaine représentant presque la moitié des coûts totaux de la raffinerie, la performance de 2016 a été très bonne pour la troisième année consécutive malgré l’impact de la désoptimisation du fonctionnement de la raffinerie pendant le conflit de la loi travail en mai et juin 2016. En effet, durant cette période, l’approvisionnement en brut n’a pas été optimisé suite au blocage du port. Le site est cependant resté en fonctionnement avec des rendements et une efficacité perturbés.

Des productions et traitements records

Dans ce domaine, et malgré les pénalités subies en mai et juin, la raffinerie a encore augmenté la quantité de brut traité passant de 5,8 millions de tonnes de brut en 2015 à 5,9 millions de tonnes de brut traité en 2016. Les productions et traitements de distillats (gazole et fioul domestique) ont encore dépassé largement les 3 millions de tonnes dans l’année. Les investissements réalisés dans le passé permettent désormais de dépasser 50% pour le taux de rendement de distillats sur brut. Ces résultats remarquables font une fois encore de Fos-sur-Mer l’une des raffineries parmi les plus efficaces et performantes.

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Une logistique performante au service du développement Maillon indispensable entre les raffineries et les clients, la direction logistique contribue à assurer la sécurité énergétique du pays et assure, au meilleur coût, la sécurité, la fiabilité d’approvisionnement et la qualité des produits. Responsable de l’ensemble des acteurs internes de la chaîne logistique (stockage et chargement dans les dépôts, camionnage Worex et avitaillement dans les aéroports), la direction logistique est au cœur du projet d’intégration de la chaîne de valeur du groupe Esso. L’adaptabilité comme réponse à un marché ouvert La direction logistique s’adapte en permanence pour ajuster son activité aux aléas d’un marché ouvert aux importations de produits finis, tout en sécurisant les productions des raffineries du groupe. Elle doit en outre tenir compte du déséquilibre structurel entre offre en essence et demande en gazole, et adapte l’organisation de sa distribution pour offrir aux clients une chaîne logistique parfaitement adaptée à leurs besoins. En 2016, l’organisation logistique intégrée, mise en place il y a deux ans, et la synergie avec les équipes commerciales et techniques des raffineries ont continué à porter leurs fruits. Dans un environnement compétitif, les volumes transitant dans les dépôts du groupe ont été stabilisés après plusieurs années de hausse. La satisfaction client pour objectif Le professionnalisme et la flexibilité des équipes logistique ont été mis en lumière lors des mouvements sociaux qui ont touché le secteur du raffinage en mai et juin 2016. L’intégration des équipes de production, de logistique et des forces commerciales a permis de continuer à approvisionner les clients en carburants, au moment où une grande partie du pays était durement affectée par des ruptures de stocks en dépôts et en stations-service.

Par ailleurs, le développement de projets a continué en 2016 pour améliorer le service à la clientèle et optimiser le temps de chargement dans les terminaux pétroliers : des installations d’additifs au dépôt de Fos-sur-Mer, des améliorations à celui de Toulouse, des projets de fiabilisation à Villeneuve-le-Roi et surtout la construction d’un nouveau poste de chargement au dépôt de Gravenchon. La fiabilité comme raison d’être Garantir la sécurité d’approvisionnement nécessite le maintien d’une chaîne logistique pétrolière complète et performante, depuis l’approvisionnement du raffinage en pétrole brut jusqu’à la livraison au client final. Pour assurer cette mission, la direction logistique doit garantir le plus haut niveau de sûreté, de sécurité, de fiabilité et de respect de l’environnement dans toutes ses opérations. L’intégration au sein du groupe ExxonMobil permet à la logistique Esso de s’appuyer sur un système de gestion rigoureux pour atteindre l’excellence opérationnelle essentielle à cette activité.

Une logistique intégrée

• 7 sites* opérés par le groupe Esso en France, • 26 sites* utilisés par le groupe.

*Dépôts pétroliers et aviation.

La qualité comme axe de développement Le groupe ExxonMobil développe des carburants de haute qualité qui permettent de réduire les consommations et les émissions des automobilistes. Les nouveaux carburants Esso Synergy, dont les nouveaux additifs amélioreront la protection et l’efficacité énergétique des moteurs, seront disponibles dans l’intégralité des stations-service à la marque Esso et Esso Express au deuxième semestre 2017. La mise en place du programme Synergy a nécessité en 2016 d’importants investissements dans la chaîne logistique du groupe, notamment au sein des dépôts pétroliers. Ils ont consisté à remplacer les injecteurs d’additivation, fiabiliser les systèmes de contrôle de qualité et supprimer les lignes communes entre les additifs tiers et les additifs Esso pour éviter la contamination de produits. Le marché des carburéacteurs a diminué de plus de 1% en 2016 en grande partie suite à la baisse du tourisme en France. Pendant cette période, en effet, les Notam (notices to airmen) émises par le service de l’Information aéronautique de la direction générale de l’Aviation civile (DGAC), recommandant aux pilotes de remplir les réservoirs lorsqu’ils faisaient escale à l’étranger, ont eu un impact sur les volumes avitaillés sur les aéroports français. En 2016, le groupe a finalisé la cession à la société World Fuels Services de ses activités opérationnelles et commerciales sur les aéroports de Nice, Bordeaux et Le Bourget, conduisant au recentrage des activités d’avitaillement sur les grands aéroports parisiens. Cet accord s’inscrit dans la stratégie d’optimisation des circuits de distribution d’Esso. Elle est en ligne avec la politique commerciale de la direction aviation recentrée sur les grands aéroports parisiens, intégrés logistiquement à la raffinerie de Gravenchon. La production de carburéacteurs n’a pas été affectée par cette vente, les deux aéroports parisiens représentant déjà la très grande majorité des volumes de carburéacteurs vendus par Esso. Dans ce contexte, les volumes de carburéacteurs avitaillés par l’organisation logistique du groupe Esso ont diminué de 4,7% suite à l’arrêt des avitaillements dans les aéroports de province. Des ventes aviation recentrées sur les grands aéroports

Une dynamique commerciale gagnante Suite au recentrage du groupe Esso sur son cœur de métier, le raffinage, sa stratégie est de commercialiser ses carburants et combustibles à travers des centrales d’achats de la grande distribution, des revendeurs indépendants et un réseau de revendeurs à la marque opérant les stations-service Esso et Esso Express. Le groupe s’investit dans l’animation et la consolidation de ses marques pour accompagner la croissance de ces derniers. Malgré l’augmentation de la fiscalité sur les carburants, la consommation de carburants routiers en France est restée stable en 2016, en légère progression de 0,4% par rapport à 2015 (source CPDP). La hausse des taxes et obligations (TICPE, taxe carbone et CEE) a été compensée par le faible niveau de prix du pétrole brut, et le prix à la pompe proposé aux automobilistes n’en a pas été affecté. Dans ce contexte, les ventes totales de carburants routiers de la société ont progressé de 1,8%, grâce à une politique commerciale dynamique et ambitieuse. Ces bons résultats ont été très différents selon les canaux de vente et le type de produits avec une performance qui reste à consolider sur le réseau de revendeurs à la marque. Des ventes supérieures à la tendance du marché

Des clients satisfaits Le service ventes carburants et combustibles s’appuie sur la logistique, le savoir-faire et la puissance du groupe pour satisfaire les besoins des centrales d’achats de la grande distribution et des revendeurs indépendants. Ses équipes de vente, au cœur du plan d’intégration de la chaîne de valeur, ont pour objectif constant de maximiser la valeur ajoutée en valorisant les molécules Esso sur le marché national. Pour cette clientèle professionnelle, la fiabilité d’approvisionnement et la qualité des produits sont des prérequis à toute relation commerciale. Le service ventes carburants et combustibles a le double objectif de sécuriser les productions des deux raffineries Esso et de satisfaire la demande de ses clients en s’appuyant sur les services trading/ approvisionnement du groupe ExxonMobil, notamment pour l’achat de carburants gazole, de bioéthanol et de biodiesel incorporés dans les carburants. Le professionnalisme du groupe en matière de flexibilité commerciale a été reconnu en 2016 alors qu’il y avait des tensions sur le marché. En 2016, les ventes de carburants et combustibles aux centrales d’achats et aux revendeurs indépendants ont continué à se développer. Les plans d’action commerciaux et l’adaptation de l’offre logistique pour mieux répondre aux attentes des clients d’une part, le dynamisme des équipes commerciales d’autre part, ont permis de remporter des succès liés à la signature de nouveaux contrats pour augmenter les ventes sur le marché intérieur.

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